Vous avez tendance à pleurer facilement devant un film, en écoutant une musique triste ... ou quand on vous annonce une bonne nouvelle ?
Vous avez du mal à gérer votre colère et vous vous emportez facilement ?
Vous vous sentez souvent submergé(e) par vos émotions, en agitation intérieure fréquente, parfois de manière irrationnelle ?
La peur face au changement ou à l’inconnu est un sentiment que vous connaissez bien, même quand l'imprévu semble moindre ou facilement surmontable par les autres ?
Vos relations avec les autres sont parfois compliquées, vous êtes souvent sur le qui-vive et perçu(e) comme susceptible, colérique ou caractériel(le) ?
« Tu devrais lâcher prise, tu prends les choses trop à cœur, calme-toi, tu es trop fragile/sensible… » sont des phrases que vous entendez souvent ?
Si vous avez répondu oui à au moins 4 de ces interrogations, une chose est sûre : cet article peut vous intéresser !
Cette manière de vivre vos émotions et cette propension à les manifester n’est pas forcément l’expression d’une hypersensibilité mais plutôt le signe évident d’une hyperémotivité. Les deux sont souvent confondues et peuvent pourtant exister individuellement et séparément.
Du coup, qu'est-ce que l’hypersensibilité ?
L’hypersensibilité est une caractéristique "structurelle", elle fait partie de la construction d’un individu. Elle n’est pas un trouble ou une maladie mais une caractéristique de la « personnalité ». Elle concerne environ 20% de la population, soit 1 personne sur 5. Elle se manifeste par une sensibilité accrue à l’environnement, que ce soit pour le bruit, la vue, le toucher, le goût… mais également aux signaux émotionnels d’autrui (communication non-verbale, empathie) et ... à la peur !
Les hypersensibles peuvent être introvertis ou extravertis, hyperémotifs ou au contraire paraître froids ou indifférents, dans le refoulement et le contrôle de leurs émotions... Cela dépend de leur vécu, la façon dont ils l’ont assimilé et les moyens de « défense » mis en place.
L’origine de l’hypersensibilité est encore mystérieuse mais la façon dont elle se met en place est clairement liée à l’histoire de l’individu. Elle n’est pas non plus forcément liée à un QI ou une intelligence supérieure à la moyenne, contrairement à certaines idées reçues.
Alors oui, l’hypersensible, très sollicité par son hypersensibilité, peut avoir du mal à gérer ses émotions et développer alors une hyperémotivité, soit transitoire (enfant par exemple ou après un choc émotionnel ou encore avec l’âge) soit de manière plus permanente.
Mais la personne hypersensible n’est pas forcément hyperémotive !
L’hypersensibilité n’est pas une « maladie » mais elle peut être parfois associée à des troubles psychologiques, le plus souvent anxieux, phobiques, borderline ou bipolaires, notamment quand l’hypersensible a eu une histoire violente ou difficile.
L’hypersensibilité en elle-même ne se soigne pas, elle s’apprivoise !
Il s’agira alors de l’assumer, de cesser d’essayer de se « conformer » aux autres et de vivre son « excès » de sensibilité comme source de bienfaits plutôt que de problèmes. Si c’est trop difficile à mettre en œuvre ou si elle devient source de souffrance, une aide thérapeutique est recommandée.
Mais alors, peut-on être hyperémotif sans être hypersensible ?
Et bien oui !
Car l'hyperémotivité est, elle, une difficulté à percevoir et à gérer ses émotions qui entraîne une réaction "inadaptée" et souvent excessive.
La personne vit et exprime ses émotions (joie, colère, tristesse, …) de manière intense et semblant souvent disproportionnée, tout en ayant souvent du mal à les identifier. Des manifestations physiques sont aussi présentes : rougeur, pleurs, tremblements, difficultés d’élocution …
Ce mode d’expression des émotions peut avoir un retentissement sur la relation avec les autres. Des réactions jugées « excessives » peuvent engendrer des réactions d’incompréhension, de mise à distance, de défiance, de rejet ou de moquerie surtout dans le domaine public (social et professionnel) mais peuvent également provoquer un repli en réponse à la gêne parfois éprouvée en société.
Quand elle est mal vécue, elle peut conduire à des troubles addictifs ou dépressifs.
L’hyperémotivité peut être "habituelle" mais aussi brutale et transitoire car elle peut être déclenchée suite à un événement de vie difficile, un choc émotionnel et/ou traumatique, un déséquilibre physiologique (thyroïde, grossesse, …). En cas d’hyperémotivité «inhabituelle» et inexpliquée, il est d'ailleurs important de faire d’abord un bilan de santé.
Du coup, tout le monde peut être concerné par l’hyperémotivité !
Elle ne dépend pas d’un terrain hypersensible mais tout simplement de notre disposition humaine à éprouver des émotions.
Quand elle devient gênante ou douloureuse, elle se « soigne » en apprenant à s’écouter, mieux identifier et comprendre ses émotions, mieux connaître son corps (qui est le siège des émotions), chercher l’équilibre plutôt que les extrêmes.
Se déculpabiliser, s’accepter avec bienveillance est également indispensable. L’aide d’un thérapeute et/ou de techniques thérapeutiques telles que la sophrologie, la méditation, la respiration ou l’hypnose est souvent bénéfique.
Donc on peut être hypersensible et hyperémotif, ou juste l'un ou l'autre, ou ... ni l'un ni l'autre.
Ce qui compte, c'est de parvenir à trouver une harmonie dans le rapport à soi et avec les autres, dont les racines se trouvent dans l'acceptation et la bienveillance envers soi-même !
A bientôt !
PS : A lire sur l'hypersensibilité :
"Ces gens qui ont peur d'avoir peur, mieux comprendre l'hypersensibilité" d'Elaine Aron.
"Hypersensibles. Trop sensibles pour être heureux ?" de Saverio Tomasella
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